Les Frères Lumière sont les inventeurs du Kinora, inspiré du Mutoscope d’Herman Casler, qu’ils ont breveté le 10 septembre 1896. Plus intéressés par le développemment du cinématographe, ils n’en assurent pas la commercialisation dont Léon Gaumont va s’occuper en ouvrant notamment un show room au 41, avenue de l’Opéra à Paris le 15 février 1900. Il utilise des films Gaumont et des films Lumière en rouleaux d’environ 600 vues. En 1902, la British Mutoscope and Biograph Co., une firme anglaise, conçoit ses propres Kinoras et produit ses rouleaux spécifiques. Elle offre également la possibilité de réaliser des films pour des particuliers qui peuvent ainsi immortaliser un événement ou poser eux-mêmes pour la postérité dans leur studio à Londres. C’est l’idée qui sera reprise par Biofix pour ses flip books. À partir de 1908, elle permet aussi de réaliser ses propres films grâce à une Kinora Camera conçue pour les amateurs.
Contrairement au Mutoscope, essentiellement utilisé avec des pièces de monnaie dans des salles de jeu, le Kinora est un appareil fait pour visionner des films chez soi qui pouvaient être achetés ou loués. La plupart des appareils, il en existe une douzaine différents, sont faits pour être posés sur une table mais, en juillet 1910, Gaumont produit ce qu’il appelle le Kinora à main plus léger et maniable. Il s’utilise avec les rouleaux Gaumont ou Lumière mais pas avec les rouleaux de la British Mutoscope and Biograph Co. qui sont plus petits.
Le Kinora ayant été surtout commercialisé jusqu’à la première guerre, il semble que peu de Kinoras à main aient été produits d’où la difficulté pour en trouver et particulièrement en excellent état comme celui-ci. Beau complément à ma collection de feuilleteurs. Seul le rouleau a un peu souffert mais il est plus facile à remplacer. Celui-ci est probablement le n°558 « Sortie d’une noce à l’église », décrit dans la « Liste des Vues éditées couramment » publiée dans
La Mise au Point, la revue promotionnelle de Gaumont, en mai 1900.