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Le Blog de Pascal Fouché flipbook.info
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Un blog sur le flip book

   Afin de partager mes découvertes concernant cet objet méconnu qu'est le flip book, je vous propose de commenter ici régulièrement ce que je peux trouver de nouveau en matière d'histoire du flip book et des feuilleteurs et aussi de vous présenter mes dernières trouvailles. N'hésitez pas à réagir (en français ou en anglais) et à me faire part de vos propres réflexions ou des nouveautés dont je n'ai pas encore connaissance. Ainsi pourrons-nous faire progresser notre connaissance de cet univers.

Pascal Fouché

15 octobre 2006 à 14:56:29

Les Biofix (suite)

L’artiste américain Norman Colp, auteur notamment de flip books et d’un petit mutoscope (que l'on peut voir ici dans la partie "Feuilleteurs"), m’a obligeamment communiqué un article de Stephen Herbert que je ne connaissais pas publié sous le titre « Animated Portrait Photography » dans le volume 13, numéro 1 de janvier-mars 1989 de la revue History of Photography.
Cet article, comme son titre l’indique, traite des portraits photographiques animés en particulier grâce aux flip books (qu’il appelle flick books parce qu’il est anglais) et aux mutoscopes miniatures.
Après avoir rappelé l’invention du flip book et les brevets de Linnett et d’Hoevenbergh, il montre comment l’invention des Frères Lumière et l’accès possible aux appareils photographiques et aux caméras par le public ont permis de produire des séquences photographiques montrant des personnages qui s’animaient. Chacun ainsi pouvait devenir acteur ou héros d’une de ces séquences.
Le premier à exploiter cette idée fut Robert Paul, le fondateur de l’industrie du film en Grande-Bretagne, qui créa en 1897 une société dénommée « Paul’s Animatographe, Ltd » dont l’un des objectifs est d’être « The Manufacture and Sale of Animated Portraits of Individuals ». Stephen Herbert ne montre pas de production de cette société mais fait le lien avec le Filoscope d’Henry Short, un ami de Robert Paul, le Kinora des Frères Lumière et le Mutoscope d’Herman Casler qui utilisent également dans certains cas des photographies de personnages avec un nombre de photographies bien supérieur au flip book.
Dans un catalogue de ses produits en 1898, Max Skladanowsky montre également un appareil photographique qui permet de produire des portraits photographiques animés en studio. Il le qualifie de « Schnellsehbuch » ce qui prouve qu’ils sont aussi utilisés comme des flip books.
Puis Stephen Herbert en arrive à la partie centrale de son article, qui est celle qui m’intéresse ici, consacrée au système Biofix. Il pense qu’il est possible qu’il soit originaire d’Allemagne (il n’en dit pas plus et je n’en ai moi-même jamais trouvé avec une adresse allemande) et qu’il est apparu en Angleterre en 1911. Par rapport aux bandes de kinora à 3 Livres, le flip book de Biofix est beaucoup moins cher. Il offre l’immortalité à tout un chacun pour un shilling selon la revue Bioscope du 26 octobre 1911 qui le présente sous un titre explicite : « How to Become Immortal ».
La Biofix Enterprises Ltd. a été enregistrée en Février 1912 selon Bioscope du 29 février au 56, Strand. De nouveaux bureaux se seraient ouverts au 2, Conduits Buildings sur Floral Street mais pour ma part tous les Biofix londoniens que j’ai trouvés portent l’adresse sur le Strand. Floral Street était l’adresse de la Duoscope Company qui produisait notamment une caméra pour films 17,5 mm qui semble selon Stephen Herbert être celle qui a servi pour réaliser les flip books de Biofix. L’édition du 28 mars 1912 de Bioscope indique à nouveau que la compagnie Biofix a été enregistrée mais cette fois donne la date du 15 mars avec un capital de 2 000 Livres.
Stephen Herbert précise qu’il y a eu une filiale à Bruxelles (nous en avons déjà parlé ici) mais il ne parle pas de celle de Paris pourtant célèbre grâce au Biofix d’Apollinaire.
Il a identifié trois types de flip books Biofix :
Le premier relié avec une couverture cartonnée de format 42 x 53 mm comprenant 24 photos ;

(En fait le nôtre est plus grand et comprend 50 photos) ;
Le deuxième relié avec une couverture simple repliée de format 41 x 53 mm comprenant 27 photos ;

Le troisième relié avec une base métallique de format 41 x 62 mm comprenant 50 photos.

(Les illustrations ci-dessus sont tirées de flip books de ma collection que l’on peut retrouver dans la base de données).
Il semble, bien qu’il ne soit pas clair là-dessus, que ce soit ce dernier modèle qui puisse être utilisé dans un feuilleteur Biofix dont il donne cette représentation et dont il existerait deux modèles (pour ma part je n’ai jamais vu que celui-ci qu'il reproduit) :

Comme je l’explique dans la partie historique de ce site, il y a plusieurs exemples de ces portraits animés en flip books à diverses époques mais c’est probablement le Biofix qui a été le plus produit vu le nombre de ceux qui sont parvenus jusqu’à nous.
Aujourd’hui ce ne sont pas des studios photos qui poursuivent cette tradition mais plutôt des artistes qui réalisent des flip books à tirages souvent limités avec des portraits de gens connus ou inconnus. Le plus prolifique est certainement Volker Gerling qui sillonne la campagne allemande en photographiant les gens qu’il rencontre (http://www.daumenkinographie.de). C’est un remarquable travail et un témoignage de notre époque qui restera certainement comme sont restés les flip books de Biofix.

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