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Derniers messages Un blog sur le flip bookAfin de partager mes découvertes concernant cet objet méconnu qu'est le flip book, je vous propose de commenter ici régulièrement ce que je peux trouver de nouveau en matière d'histoire du flip book et des feuilleteurs et aussi de vous présenter mes dernières trouvailles. N'hésitez pas à réagir (en français ou en anglais) et à me faire part de vos propres réflexions ou des nouveautés dont je n'ai pas encore connaissance. Ainsi pourrons-nous faire progresser notre connaissance de cet univers.Pascal Fouché |
8 octobre 2006 à 16:25:14
Flip books en 3D (suite)Shab Levy a finalement réalisé une première série de dix flip books en trois dimensions. Ils sont tirés à 100 exemplaires et réunis dans une boîte avec un onzième (un bonus) divisé en deux parties : la première intitulée Concise history of flip books est un résumé de l'historique en anglais qui figure ici sur mon site et dans la deuxième The Development of 3D flip books, il explique comment il en est arrivé à réaliser ces flip books. Enfin il a ajouté quelques illustrations où il montre notamment quelques-unes de ses réalisations. Cela fait un petit volume très réussi auquel je suis content d'avoir été associé.On peut voir les flip books et se procurer le coffret sur son site http://www.gravitram.com/. 10 octobre 2006 à 00:40:38
Une nouvelle série des Colorant 14Après le succès de leur première série (qu’ils ont rééditée), les Colorant 14 sortent une nouvelle série de deux flip books sur le thème « Routine Fluide » le vendredi 13 octobre.Ils seront les samedi 14 et dimanche 15 octobre avec leur « Triportable » (voir ci-dessous à la date du 6 août 2005) au Marché de l’Odéon à Paris pour une manifestation intitulée « L’illustration du livre pour la jeunesse » qui réunira une soixantaine d’exposants sous les arcades du théâtre de l’Odéon (de 11 heures à 20 heures). Ils seront également au 4e Festival du Livre et de la Presse d’Écologie le dimanche 19 novembre prochain au Trianon (80, boulevard de Rochechouart, Paris 18e). 15 octobre 2006 à 14:56:29
Les Biofix (suite)L’artiste américain Norman Colp, auteur notamment de flip books et d’un petit mutoscope (que l'on peut voir ici dans la partie "Feuilleteurs"), m’a obligeamment communiqué un article de Stephen Herbert que je ne connaissais pas publié sous le titre « Animated Portrait Photography » dans le volume 13, numéro 1 de janvier-mars 1989 de la revue History of Photography.Cet article, comme son titre l’indique, traite des portraits photographiques animés en particulier grâce aux flip books (qu’il appelle flick books parce qu’il est anglais) et aux mutoscopes miniatures. Après avoir rappelé l’invention du flip book et les brevets de Linnett et d’Hoevenbergh, il montre comment l’invention des Frères Lumière et l’accès possible aux appareils photographiques et aux caméras par le public ont permis de produire des séquences photographiques montrant des personnages qui s’animaient. Chacun ainsi pouvait devenir acteur ou héros d’une de ces séquences. Le premier à exploiter cette idée fut Robert Paul, le fondateur de l’industrie du film en Grande-Bretagne, qui créa en 1897 une société dénommée « Paul’s Animatographe, Ltd » dont l’un des objectifs est d’être « The Manufacture and Sale of Animated Portraits of Individuals ». Stephen Herbert ne montre pas de production de cette société mais fait le lien avec le Filoscope d’Henry Short, un ami de Robert Paul, le Kinora des Frères Lumière et le Mutoscope d’Herman Casler qui utilisent également dans certains cas des photographies de personnages avec un nombre de photographies bien supérieur au flip book. Dans un catalogue de ses produits en 1898, Max Skladanowsky montre également un appareil photographique qui permet de produire des portraits photographiques animés en studio. Il le qualifie de « Schnellsehbuch » ce qui prouve qu’ils sont aussi utilisés comme des flip books. Puis Stephen Herbert en arrive à la partie centrale de son article, qui est celle qui m’intéresse ici, consacrée au système Biofix. Il pense qu’il est possible qu’il soit originaire d’Allemagne (il n’en dit pas plus et je n’en ai moi-même jamais trouvé avec une adresse allemande) et qu’il est apparu en Angleterre en 1911. Par rapport aux bandes de kinora à 3 Livres, le flip book de Biofix est beaucoup moins cher. Il offre l’immortalité à tout un chacun pour un shilling selon la revue Bioscope du 26 octobre 1911 qui le présente sous un titre explicite : « How to Become Immortal ». La Biofix Enterprises Ltd. a été enregistrée en Février 1912 selon Bioscope du 29 février au 56, Strand. De nouveaux bureaux se seraient ouverts au 2, Conduits Buildings sur Floral Street mais pour ma part tous les Biofix londoniens que j’ai trouvés portent l’adresse sur le Strand. Floral Street était l’adresse de la Duoscope Company qui produisait notamment une caméra pour films 17,5 mm qui semble selon Stephen Herbert être celle qui a servi pour réaliser les flip books de Biofix. L’édition du 28 mars 1912 de Bioscope indique à nouveau que la compagnie Biofix a été enregistrée mais cette fois donne la date du 15 mars avec un capital de 2 000 Livres. Stephen Herbert précise qu’il y a eu une filiale à Bruxelles (nous en avons déjà parlé ici) mais il ne parle pas de celle de Paris pourtant célèbre grâce au Biofix d’Apollinaire. Il a identifié trois types de flip books Biofix : Le premier relié avec une couverture cartonnée de format 42 x 53 mm comprenant 24 photos ; (En fait le nôtre est plus grand et comprend 50 photos) ; Le deuxième relié avec une couverture simple repliée de format 41 x 53 mm comprenant 27 photos ; Le troisième relié avec une base métallique de format 41 x 62 mm comprenant 50 photos. (Les illustrations ci-dessus sont tirées de flip books de ma collection que l’on peut retrouver dans la base de données). Il semble, bien qu’il ne soit pas clair là-dessus, que ce soit ce dernier modèle qui puisse être utilisé dans un feuilleteur Biofix dont il donne cette représentation et dont il existerait deux modèles (pour ma part je n’ai jamais vu que celui-ci qu'il reproduit) : Comme je l’explique dans la partie historique de ce site, il y a plusieurs exemples de ces portraits animés en flip books à diverses époques mais c’est probablement le Biofix qui a été le plus produit vu le nombre de ceux qui sont parvenus jusqu’à nous. Aujourd’hui ce ne sont pas des studios photos qui poursuivent cette tradition mais plutôt des artistes qui réalisent des flip books à tirages souvent limités avec des portraits de gens connus ou inconnus. Le plus prolifique est certainement Volker Gerling qui sillonne la campagne allemande en photographiant les gens qu’il rencontre (http://www.daumenkinographie.de). C’est un remarquable travail et un témoignage de notre époque qui restera certainement comme sont restés les flip books de Biofix. 20 octobre 2006 à 20:33:31
Le premier « Folioscope » par son inventeur françaisCelui qui a donné le nom de « Folioscope » au flip book en France s’appelait Charles Auguste Watilliaux. Comme je l’ai indiqué dans l’ « Historique », on connaissait ce flip book par un article de Gaston Tissandier dans la revue La Nature du 21 mars 1896. L’article était accompagné d’un dessin qui le représente qui a depuis été plusieurs fois utilisé, y compris par moi-même, pour montrer le principe du flip book :Jusqu’à présent je n’avais personnellement jamais vu ce flip book dans aucune collection ni aucun musée et je ne savais même pas s’il en subsistait… Aujourd'hui, il intègre ma collection et c’est exactement celui qui est reproduit sur cette illustration ! Gaston Tissandier le décrivait ainsi : « Il s'agit d'un album double dont nous représentons dans la gravure que nous publions ici les deux exemplaires brochés ensemble dos à dos. Les pages de ce double album ont 5 centimètres de hauteur et donnent chacune diverses reproductions d'une danseuse qui lève et abaisse les bras et les jambes et d'un forgeron qui bat son fer rouge, ou d'une gymnaste qui fait du trapèze. » Il oublie un côté puisqu’il est tête-bêche et recto verso : la quatrième animation représente un papillon qui bat des ailes. Il est en bon état pour son âge, seules les couvertures, en papier gris, sont légèrement abîmées, mais l’intérieur, même si le papier a un peu jauni, est complet et en très bon état. Sous l’indication « Folioscope » figure la mention « Nouveau jeu d’optique » et la marque de l’éditeur qui signait « W.X. Paris », ce que Tissandier n'avait pas jugé utile de reproduire. En voici les deux côtés : Chaque flip book commence par une petite explication sur trois pages (toujours la même) : « Le Folioscope. Voulez-vous voir s’animer les sujets dessinés sur ce petit cahier ? Tenez-le verticalement entre les doigts de la main gauche, et de la main droite courbez l’extrémité des feuillets de manière que la tranche forme un biseau sur lequel se posera le pouce, et que l’index et le médius soutiendront en dessous. Laissez glisser maintenant le pouce de la main droite sur la tranche, ni trop lentement, ni trop rapidement, pour qu’il n’y ait pas d’arrêt dans le défilé, ni de feuillets passant inaperçus. Avec un peu de pratique, et si vous avez soin de bien éclairer les dessins, vous serez sans doute étonné du résultat. » C’est signé « Watilliaux, éditeur, Paris » et suivi de l’indication « Déposé ». Comme je l’indiquais dans l’Historique j’ai retrouvé des brevets de Watilliaux mais ils sont plus tardifs et pour des feuilleteurs. Il n’y a pas de date mais comme Gaston Tissandier suivait attentivement tous ces jeux optiques, on peut penser qu’il date du tout début de 1896 ou plus probablement de la fin 1895. Selon la revue Jouet Mag ! Le magazine d’informations sur les jeux et jouets n°13 de novembre 2001 dans un article intitulé : « Les éditeurs français de jeux 1850-1950 » : « En 1874, Charles Watilliaux succède à la maison Coqueret, spécialisée dans les jeux de société. Il lance, en 1879, la Lepidochromie, qui est un jeu sur l'art de décalquer les papillons, et Le Petit Chimiste. D'autres jeux scientifiques suivront, de même que des jeux de parcours, des casse-têtes, des jeux de questions-réponses, des jeux de patiences ou des jeux de société plus classiques... En 1908, la maison Watilliaux, dont la marque de fabrique est "W.X.", est reprise par Revenaz et Tabernat. » Maintenant il me reste à essayer de trouver les feuilleteurs de Watilliaux, ce qui est encore plus improbable… même si l’un d’entre-eux au moins existe, Le Folioscope Mécanique, dont un exemplaire se trouve à la Cinémathèque Française (reproduit dans le catalogue de l’exposition de Düsseldorf). Mais on ne sait jamais... je n’avais jamais pensé mettre un jour la main sur ce premier « Folioscope » ! |
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